jeudi 23 juin 2011

En ce début d'été je propose : El Salvamento del Pepino !

Vous excuserez mon déplorable espagnol mais je n'ai fait qu'un an d'apprentissage... et il remonte 13 ans en arrière...

Pourquoi ce titre ? Et bien parce qu'après un long moment de silence (involontaire) et suite à tout le ramdam insensé autour des graves intoxications alimentaires causées par certains légumes d'origine espagnole vendu en Allemagne (légumes depuis innocentés par les médias mais avec une voix beaucoup moins beuglante, il faut le constater), je n'ai pu que remarquer le désintérêt de ma clientèle pour cette brave cucurbitacée et pour tous végétaux provenant de la belle province ibérique... Ce qui a un peu le don pour échauffé le sang du primeur que je suis... Eveillant ainsi mon sens de la contradiction  comme de la controverse, je me remets aux fourneaux et vous propose un subtil petit rafraîchissement estival, façon Almodovar ! Une petite soupe froide de concombre ! Mais avant le délice, introduisons notre héros...

Ce légume aux formes étrangement obscènes trouverait ses racines primaires au pied de l'Himalaya mais sa culture maîtrisée viendrait des températures exotiques des Indes, il y a de cela 3000 ans... Depuis, il est cultivé un peu partout à travers le monde, principalement en Chine ou en Turquie. En Europe, il est surtout originaire d'Espagne et de Hollande. C'est bien sûr le genre de gars à se pointer au début du repas (en salade ou à la crème) et qui ne tarde pas à disparaître dans le fond de notre dent creuse. Mais c'est aussi le constituant de quelques sauces sympa comme le tzatziki. Moi, je le vois comme ce drôle d'ami qui ferai un petit rafraîchissement nourrissant et original. Du genre qui s'insinue en vous parce que vous le voulez bien et qui se tape l'incruste jusqu'au soir parce qu'il s'avère entêtant...
Avec un beau concombre long et lisse bien propre, lavé minutieusement et éplucher de moitié (parce que dans cette peau loin d'être indigeste il y a un concentré de vitamines, j'y reviendrai), on opère un premier coup de scalpel : on le coupe en gros cubes bien grossiers (Oui ! Insultez le copieusement, il aime ça, ce petit sal...) ! Ensuite faites-le attendre dans un saladier, l'air de rien, désintéressez vous de lui, histoire de le frustrer... de faire monter le désir. Ajoutez y un rien de crème fraîche liquide (ou de crème d'amande qu'on trouve facilement en magasin bio pour pas grand chose), quelques feuilles de menthe fraîche, quelques cubes de Feta (marinée c'est encore mieux), une pincée d'ail sec et une pincée de piment d'Espelette. Puis violemment, sans avertir qui que ce soit de cette joyeuse mêlée, passez les dans un blender (ou bien comme moi, utilisez un presse légume électrique idéal pour les soupes)... Vous obtenez une petite préparation prête à être servie dans de petits verres colorés, pour que ce meurtre prenne un air festif !
Puis dégustez... Non seulement c'est bon, goûteux et désaltérant mais c'est aussi riche en fibre et en vitamine K (super pour prévenir l'ostéoporose et les troubles cardiovasculaires). Vous en garderez certainement un goût de trop peu...

P.S.: Malgré tout le mal qu'on puisse lire ou entendre, les produits originaires d'Espagne sont propres à la consommation mais ils sont surtout délicieux. Faites un peu confiance à votre primeur, il ne vous vendrait pas quelque chose qui pourrait vous être nocif ! Et puis certains reportages sur l'agriculture ibérique ne reflète pas nécessairement la totalité du métier de ce pays. Pensez un peu à tous ces producteurs qui cette année vont galérer plus qu'à l'ordinaire en se contentant du simple pardon unanime des chaînes télévisées d'Europe... Un peu d'engagement, de temps à autres, ça ne fait pas de mal !

vendredi 18 mars 2011

Avec la Banane, révolutionnons le Tea Time !

Oui, cette semaine, j'ai envie de semer un vent de nouveauté sur la collation de 17h, avec un goût suave et un léger accent snob. Amis Lecteurs, Charmantes Lectrices, sachez que c'est ainsi qu'il vous faut lire ce billet : avec une bouche en cul-de-poule et un air pincé, limite avec une pointe de british effect !
Car oui, my dear readers, le tea time doit être révolutionnez de temps à autre, histoire que celui-ci ne nous fasse pas sombrer atrocement dans une platitude quotidienne fort peu épanouissante... Pour cela, je ne suis pas allé chercher bien loin une solution approchant la billevesée, que nenni. J'ai choisi de partir de ce basique qui sied à tout à chacun... Ce fruit qui, d'après mes observations de bon professionnel, est le roi du panier de la ménagère puisque présent chaque semaine dans celui-ci... Ce fruit que tout le monde, aujourd'hui croit issu de l'Afrique noire à tord puisque qu'il nous vient d'Inde, d'Asie et d'Océanie. Car oui, très chers amis distingués, ce fruit ne s'est expansé aux grands pays producteurs actuels qu'au cours des XVIIIème et XIXème siècle, en pleine période de colonisation de force des grandes puissances politiques de l'époque.
On la trouve aujourd'hui chez nos commerçants sous deux variétés spécifiques, la cavendish qui est la banane type sucré, long, tendre, à déguster autant crue que cuite et la plantain qui ne se consomme qu'après cuisson. Ici, pour cette tentation de bouleversement de nos habitudes, nous allons rester les pieds ancrés dans notre quotidien et prendre des bananes dites cavendish, traditionnelles, la bonne vieille banane des familles. Parce que la tradition ne fait pas de mal et que, dans son cas, elle est très énergétique et très riche en potassium dont elle peut couvrir les besoins quotidiens. Nutritive, facile à digérer, la banane est riche en hydrates de carbonephosphorecalciumfervitamines AB et CQue de bonnes choses, n'est-il pas ?
Ainsi, pour tenter de mettre un tant soit peu de chambardement dans votre existence théiné morose, j'ai choisi quatre belles bananes bien mûres commençant à être tigrée que j'ai réduit en purée dans une jatte à l'aide d'une cuillère à soupe solide comme le London Bridge. Je me suis ensuite ardemment muni d'une tasse de porcelaine fine et élégante pour ajouter à cette purée de banane une tasse de sucre, deux tasses de farine, une demie tasse de poudre d'amande et une demie tasse d'huile (si vous avez de l'huile de noix, c'est impecc mais une huile végétale passe très bien) ! Mélangez bien le tout. Si vous souhaitez rendre cet appareil somme toute délicieux, ajoutez-y de petits morceaux d'une centaine de grammes de chocolat noir. Disposez dans un moule à cake la succulente préparation et disposé le futur délice au milieu de votre four chauffé à 210°C (thermostat 7) durant vingt à trente minutes. Pendant ce temps, de façon purement traditionnelle, faites couler un délicieux thé (un demi litre ; rouge ou noir, ce sera plus adapté au gâteau qui se prépare), versé le thé infusé correctement dans une casserole, sucré le à votre guise et, histoire d'enfoncer le clou de la révolution, alors que vous l'aurez fait frémir à nouveau, vous y ajouterez un sachet de deux grammes d'agar agar, la petite algue en poudre inodore qui gélifie tous le liquides le plus naturellement du monde ! Versez ensuite 5 ou 6 tasses de thé et laissez les refroidir.
A la sortie de ce qui va s'avérer être un moelleux à la banane de meilleur effet, so delicious, laissez refroidir ce dernier et mettez les tasses de thé au réfrigérateur un quart d'heure. La gelée de thé accompagne avec grande délicatesse ce moelleux suave et délectable ! Si cela ne révolutionne pas votre goûter, chers amis, j'en perdrai mon latin british !...

Enjoy this awesome taste, my dears !

jeudi 10 mars 2011

Céleri rave Vs Igname : un match tuberculaire !

Les beaux jours tendent à revenir mais il fait malgré tout encore un peu frisquet. Du coup, est monté en moi une envie de purée, rien de bien méchant ni de bien compliqué. C'est le genre d'envie qui se pointe sans prévenir et qui vous regarde avec un air goguenard. Parce qu'une purée, OK, mais pas n'importe laquelle. J'ai des envie de découverte aussi. Et des envie de nostalgie, également.
Ma journée de travail terminée, s'est posé à ma modeste personne un dilemme cornélien : pour changer de la traditionnelle pomme de terre, je prends du céleri rave ou de l'igname ?
Oui, on n'y pense pas forcément mais il existe pas mal d'autres tubercules qui peuvent se substituer aux dames Charlotte, Juliette et Agatha !
Pourquoi ce choix ? Parce que petit, ma mère avait parfois l'excentricité (selon elle) de mélangé patate et céleri rave et que ça a enchanté mon enfance.
Et pour l'igname ? Tout bêtement, je dois bosser avec ce drôle de machin et je ne sais même pas le goût que ça peut avoir.
Du coup, arrivé chez moi, le combat a pu commencer !

Good Afternoon, Ladies and Gentlemen ! Vous allez assister, ce jour, à un match d'exception entre deux poids lourds de la fourchette ! Des seigneurs du tubercules !...
A ma gauche ! Du haut de ses 10 à 20 cm (voire plus) de diamètres pour 800 gr à 1 kg (voire plus aussi), présent depuis toujours dans nos contrées européennes, on dit qu'il fut un symbole de beauté et de joie, puis de victoire et de triomphe chez les Grecs et les Romains (on se demande bien comment ça peut être possible mais il paraît !), il est présent dans nos assiettes de façon plus typique dés le XIXème siècle, il est riche en potassium, il est peu calorique, il est parfumé, On le dit également diurétique, dépuratif et antirhumatismal... Chers Lecteurs, chères Lectrices, applaudissez le Céleri Rave !
A ma droite ! Dépassant facilement les 20 cm et le kilo et demi dans votre supermarché, venant directement des terres d'Afrique (Bénin, Togo, Côtes d'Ivoire...), légume racine ancestral s'il en est, pauvre en matière grasse et en minéraux, assez riche en vitamine C, un challenger auquel on ne pense que rarement mais qui pourrait largement remplacer certains féculents traditionnels pour le bien de nos artères... J'ai l'honneur de vous présenter l'Igname !

Comme je suis parti pour les comparer, je vous fais la total ! J'ai pris des portion sensiblement équivalente : environ 300 grammes de chaque !

A l'épluchage, le céleri fout une bonne rouste à l'igname. Le premier s'avère un peu récalcitrant au niveau de certaines parties de son anatomie mais le second a une peau brune assez coriace qui demande un peu d'habileté et de patience. 1 point pour l'européen au premier round.

Au découpage en cubes, là encore c'est le céleri qui l'emporte. L'igname possédant une chair assez ferme, il se coupe malgré tout sans trop de difficulté mais oppose une plus grande résistance que son opposant. 1 point de plus au second round pour la boule !

A la cuisson, on note une certain équité. L'un et l'autre se laisse cuire à l'eau bouillante sans trop de problème durant un bon quart d'heure. Au 3ème round, nous en sommes à 3-1 en faveur du céleri rave !

Pour la préparation, étant gourmand et connaissant le tubercule européen pour sa légère amertume un peu piquante, au moment de l'écrasement (à la fourchette pour ma part, je préfère, mais c'est une question de goût) j'ai ajouté 1 verre de lait et deux cuillères à soupe de parmesan en poudre. Souhaitant que les deux concurrents se battent à armes égales, j'en ai fait de même avec l'Igname, après l'avoir brièvement goûté à nu (une saveur proche de la pomme de terre mais avec un rien de différent, un petit truc un peu suave... et une texture tout juste farineuse, mais tout juste... )

A la dégustation, petit balancement pour l'Africain. Peut-être est-ce l'effet de la nouveauté, j'ai bien aimé ce petit truc doux, un peu enfantin, en arrière-goût discret de nouveauté. 1 point de plus, donc, pour le challenger !

C'est là que le match est un peu parti en vrille. Dans l'assiette, j'ai fini par les mélangé, l'un avec l'autre. C'est assez rare que deux combattants se mélangent de cette façon, impudiquement... Surtout en public. Mais malgré tout, révélation ! Le céleri et l'igname se marient pas mal du tout. Cela donne une purée différente, à la consistance intéressante et à la saveur jamais humée. J'ai fini par mélangé le fond de mes deux casseroles pour accompagné une viande rouge simplement cuite à la poêle.

Pas mal du tout.

Ce fut un drôle de combat (dont on se fout royalement du score au final) qui donna naissance à une histoire d'amour passagère mais qu'on retentera sans doute, un jour... Le Céleri se trouvant à moins d'1€ le kilo, et l'Igname n'excédant pas 1,50€ le kilo, c'est une attirante éventualité...

mercredi 9 mars 2011

V'là que j'ramène ma fraise, après une semaine de silence !

Oui, Lecteurs, Lectrices ! Crions, hurlons, clamons notre joie haut et fort ! La saison de la fraise commence !
Alors oui, c'est vrai, dans vos rayons, elle est encore californienne, israélienne, marocaine ou espagnole, elle commence timidement à être française (encore un poil trop tôt pour que Madame sorte le bout de son nez !), mais elle est déjà à un prix assez raisonnable (de 4 à 7€ le kilo) et sa saveur est toujours aussi réjouissante. Plus on se rapproche de la Méditerranée, plus elles sont goûteuses et sucrées. Je ne vais pas vous faire l'affront de décrire le bijou de la nature que la fraise peut être, je vais pas vous prendre pour des idiots, vous n'en êtes pas ! Ce que je vais vous dire c'est ce qu'on a tendance à ignorer, du coup.
La demoiselle est du genre ultra connue. Genre, elle traînait déjà ses guêtres à Rome durant l'Antiquité, elle hantait les bacchanales, souvent plus pour son parfum suave pour son goût qui fait friser les papilles.
Dans notre bonne vieille Europe, on ne la connaissait que petite et savoureuse comme une baie de sous-bois jusqu'au début du XVIIIème siècle où un Officier du Génie Maritime de l'armée royale de Louis XIV a rapporté cinq plants des côtes chiliennes. Ces cinq plants sont à l'origine de toutes les variété de grosses fraises charnues que nous connaissons et dont nous raffolons quasiment tous, sauf si l'on est allergique... Ce n'est pas mon cas, j'en parlerai donc encore et toujours comme un don du ciel, qu'il soit français ou non, gariguette ou pas. Parce que quoi que soit sa variété, c'est un concentré de vitamine C (pour son potentiel anti-oxydant), A (qui stimule le renforcement immunitaire), B9 (ou encore appelé acide folique, ze machin-chose qui rend dingue les femmes enceintes parce qu'elles en ont un besoin constant) ainsi qu'en oligo-éléments, surtout en potassium (le top pour entretenir le système nerveux).
Beaucoup l'aime en yaourt, en confiture, nature, en glace ou en tarte. Moi, mon truc qui me fait fondre et que je n'ai encore partagé avec personne (pas même la femme de ma vie !), c'est en salade.
Deux cent cinquante grammes de fraises lavées et coupées en quartiers, deux-trois cuillères de miel toutes fleurs (merci à mon beau papa d'être mon fournisseur officiel !), le jus d'une demie orange (sanguine, c'est meilleure !) ou le contenu d'un beau fruit de la passion et, le pompon de la pomponnette, de la menthe fraîche. Mélangé le tout sans vergogne dans saladier et délectez vous de ce truc de malade. Fraise-menthe, l'association est déjà royale, mais avec le miel et le fruit en plus, on touche au paradis.

Vous vous en tirez donc avec un petit goûter ou un petit dèj' de folie pour 3-4€, blindé de vitamines et mémorable à souhait !

La Fraise, la donzelle dont on ne peut pas se passer !

jeudi 24 février 2011

La romance peut naître d'une mangue en promo...

Une des jolies facettes bien sympa de mon métier, c'est que je suis le premier en lisse pour avoir accès au bonnes affaires ! Le grosses offres promotionnelles, quand on est primeur, on les subit de plein fouet (du gros boulot en perspective !) mais on les apprécie beaucoup aussi, surtout quand on est aussi fine gueule que votre serviteur ! Du coup, quand le bon de livraison du jour, tendu d'une main leste par ma chef, indiqua 236 colis de mangue en provenance de l'Equateur, j'ai eu le pas et l'âme oscillants ! La meilleure période pour les exotiques, c'est l'hiver ! De fait, je saute les deux pieds dedans et à 1€50 les 3 mangues petit calibre (environ 1,2kg), je ne me suis pas fait prier. Alors ce n'est pas de la grande qualité, je ne vais pas mentir. Ce n'est pas de la mangue murie sur l'arbre, c'est du produit récolté vert importé par bateau, à la chair très ferme... mais c'est justement parce que c'est ce genre de produit qu'on peut se permettre un truc un peu extravaguant !
Et comme un petit bonheur n'arrive jamais seul (de temps à autres, je sais apprécier les plaisirs simples de la vie) mon pote Jéjé, restaurateur de son état, m'a fait cet énorme cadeau de deux gousses de vanille en provenance directe de Martinique. Mon sang n'a fait qu'un tour, direction ma cuisine pour une mangue rôtie.
Je ne m'y étais encore jamais aventuré, à ce genre de rencontre amoureuse arrangée. Là, c'est moi l'entremetteur.
La place un peu chaudasse, c'est ma poêle. La bonne meuf, c'est une mangue épluchée à vif et habillement dénoyautée. Le gosse beau, c'est cette jolie gousse de vanille à la peau dorée, chemise ouverte (parce que j'ai fendu la bête d'un coup de couteau). L'air de zik façon Barry White, c'est une grosse noisette de beurre. Quand la belle meuf s'est vêtue façon steak (j'ai tranché la mangue en filets), elle s'est lancée sur la piste de danse en se dandinant sur Can't get enough of your love, Babe.
C'te belle meuf, elle hante nos échoppes depuis le XVème siècle dans notre vieux continent mais on parle d'elle depuis l'avènement du bouddhisme. Et bizarrement, ce n'est qu'au XIXème siècle qu'elle est importée en Amérique. Aujourd'hui, elle traîne un peu partout, provenant de toutes les contrées tropicales et sub-tropicales.
Elle se la pète un peu depuis mais elle peut se le permettre parce qu'elle est plutôt riche en bêta-carotène, en vitamine A et C et qu'elle se défend pas mal contre les radicaux libres (ces sales bêtes qui ont une fâcheuse tendance à foutre notre santé en l'air).
Ce soir, quand elle s'empourpra par l'effort d'une soul endiablée, le beau gosse s'est lancé (j'ai récupéré les grains de vanille et grattant d'une traite la gousse fendue et les ai rajoutés dans la poêle)... Dés lors qu'ils se sont enlacés langoureusement, je les ai couchés dans une assiette creuse. J'ai ensuite conservé les traces de leur amour naissant (le jus de la mangue), j'y ai ajouté deux cuillères à soupe de sucre afin de transformé ces traces en une sorte de sauce caramel. J'ai nappé le tout avec ce dernier. Il restait encore un peu de beurre dans le fond de la poêle, j'avais de plus quelques tranches de pain multi-céréales. J'ai donc fait frire trois tranches. Un peu de croustillant succulent pour accompagner ce qui va s'avérer être un couple divin. Alors, oui, cette romance n'est pas très diététique mais pour une fois, on s'en fout. Ce qu'il y a de meilleur dans la tentation, c'est d'y céder, susurrait en son temps Mister Wilde ! Une mangue rôtie sur lit de pain croustillant, en 10 minutes... c'est peut-être une des meilleures démonstrations de cette citation.

Dites m'en des nouvelles, à l'occasion.

P.S.: Retrouvez encore d'autres idées pour préparer ce truc de fou qu'est la mangue sur le blog de Miss Pucinella. C'est une de mes meilleures amies et un cordon bleu de première catégorie !

lundi 14 février 2011

Libretto pour un Opéra (courge) !

Ce qui suit est à chanter sur un air d'opéra italien, à la Puccini, par exemple... Si vous le souhaitez, bien entendu... Essayez au moins d'en avoir en bruit de fond, Madame Butterfly et La Bohème n'ont jamais fait de mal à qui que ce soit !

Oyez ! Gentils lecteurs et charmantes lectrices,
Le ravissement que je vais ici conter.
Les plaisirs gastronomes ne naissent du vice
Que s'ils se montrent coupables de gras excès !
Oui, Dame Nature a ceci de surprenant
D'être la mère d'aimables végétaux,
La courge spaghetti* est l'un de ces enfants
Qui ravira, c'est sûr, votre monde bientôt !

Car nul ajout de graisse ne lui est nécessaire
Pour votre petite personne satisfaire...

Une silhouette ovoïde de 20 à
Bien 30 centimètres dans sa hauteur,
D'1,5 à 5 kilos pèsera,
C'est ainsi qu'on se doit de la choisir sans peur.
Blanche ou jaune orangée, unie ou bien strillée,
Un corps bien ferme sans une trace de mollesse
Oui, c'est bien ainsi qu'on doit la sélectionnée
Sans l'ombre d'une angoisse ou d'une sorte de stress.

La courge spaghetti n'est qu'une bonne amie
Qui ne vous veut aucun trouble ni aucun ennui.

D'autant qu'il est bien simple de la préparer :
Empoignez une pointe fine et acérée,
D'une main, attrapez le cucurbitacé
De l'autre, sans retenue, vous le poignardez.
Aucun épluchage n'est utile au préalable,
Il vous suffit d'allonger votre victime
Dans un grand plat** sans huile et sans graisse animale,
Puis au micro-onde cuisez le fruit du crime.

Pleine puissance, 10 minutes d'un côté.
Retournez. 10 minutes en plus pour l'achever.

La courge ramollie, coupez toute en longueur
Le corps du défunt végétal et découvrez
Ses filamenteuses entrailles, en amateur :
Elles ressemblent en tout points aux paste al dente.
Otez les quelques pépins présents en son coeur,
Salez et poivrez l'intérieur de la dépouille,
La courge est ainsi prête à livrer ses douceurs...
Ô Joie ! C'est bien meilleur que les très fines nouilles !

Ami végétarien ! Célibattant molasse !
Pour à peine 3 €uros, elle aura vos grâces*** !

CHORUS (en canon, c'est presque joli !)

Et notez qu'afin de lui rendre un digne hommage,
Vous pouvez la parer de ses plus beaux atours :

Une jolie carotte,
Un petit poireau,
deux belles tomates,
Tous coupés finement.
Huile d'olive,
Ciboulette,
Un peu d'ail.
Compotez !
Une sauce
À déguster !

*Je ne suis pas parvenu à intégrer ça à cette étrange chanson mais il faut le signaler : toutes les courges sont riches en vitamine A et en bêta-carotène (renforcement immunitaire) ! Et ça c'est chouette !
**Un tupperware ou un plat en pyrex fera l'affaire. Sachez aussi qu'on peut la faire cuire au four. Comptez une heure de cuisson environ. Pas besoin de la tourner. Surveillez juste qu'elle ne soit pas molle au point de s'aplatir.
***Notez que non seulement ce n'est pas trop mauvais marché mais qu'en plus ça se conserve longtemps, tant que c'est gardé dans un endroit frais et sec.

mercredi 2 février 2011

J'aime le goût du sang, au petit matin !

Je les avais repérée depuis belle lurettes, les garces. Elles sont arrivées d'Espagne, en cati-mini, dans la première moitié du XXème siècle et elles la jouent à la discrète, toute l'année, pour se pointer en plein hiver. Toujours quand on a besoin d'elles. Parce qu'elles le savent, j'en suis sûr, qu'elles sont attendue chaque année. C'est quand le monde a besoin du maximum de vitamine C, pour se protéger des divers virus qui traînent insidieusement, qu'elles viennent faire les belles sur les étales de vos commerçants. Cette année, les oranges sanguines, je les attendais du coin de l'œil.
Début février, on sent toujours un peu la déprime poindre comme une envie de crime. Le crime, aujourd'hui, j'ai envie de m'y exercer sur elles. Parce qu'elles ont cette prétention dérangeante de faire courir le bruit que ce sont elles, les fameuses pommes d'or du jardin des Hespérides. Franchement ! Nous faire croire que le musculeux Hercule les cherchait elles et pas une véritable pomme... Faut être sévèrement gonflé du bulbe pour sortir ça sans s'étouffer avec ses pépins, non ?
Toujours est-il que dés que je les ai vu arriver dans mes dernières livraisons la démangeaison meurtrière s'est éveillée et elle n'a cessé de croître... jusqu'à aujourd'hui.
Sans qu'elles s'y attendent, j'en ai choppé un bon kilo, je les ai bâillonnées et je les ai ramenées chez moi. J'ai jeté mon dévolu sur la famille Sanguinello. Ç'aurai pu être les filles des Tarocco, les plus riches en vitamine C, mais je n'ai pas encore l'envergure suffisante pour ça...
Au cœur de ma cuisine, je les ai trouvées imperturbables. La main tremblotante d'excitation, je les ai prise une a une et, de mon Opinel fraîchement affûté, je les ai tranchées en deux et j'ai fait couler leur sang... enfin leur jus, pardon (environ 600 ml) ! N'ayant soif que de leur hémoglobine, j'ai pris soin d'en retirer la pulpe. La pulpe, je n'aime pas ça. Mais j'ai malgré tout garder un peu de sa peau, un pas grand' chose du zeste d'une de mes victimes. Je suis un gourmet un rien fétichiste. J'aime remettre un peu de corps au nectar de ces dépouilles.
Tant de sang ne saurait me contenté, limité à ce seul sort. Je l'ai versé dans une casserole, y ai ajouté un verre (à liqueur) et demi de sucre de canne liquide et l'ai porté à ébullition. Auparavant, je dois l'avouer, j'y ai ajouter un sachet de poudre blanche... Pas de la drogue, non ! Je ne suis pas de ceux qui marchent à la dope. Je parle d'agar agar, un algue réduite en poudre, qui n'a ni goût ni odeur et qui a la faculté de gélifier après cuisson (2-3 grammes suffisent pour 1/2 litre de préparation). J'ai trouvé ma dose dans un magasin bio mais il me semble que la substance se trouve un peu partout, de nos jours. S'agit de connaître les bons dealers ! J'aurai pu utiliser de la gélatine, comme le commun des mortels, mais non ! Pas envie d'un goût de charogne à ce suc sanguinolent.
Alors que j'ai fait bouillir le sang de mes oranges pendant 30 secondes, j'ai entre temps sorti des pots de yaourt en verre. En bon criminel, j'ai un instinct de conservation quasi maniaque. Ces pots sont des reliques d'anciens forfaits acheter à la va-vite, entre deux rayons crèmerie.
J'ai versé le sang bouillonnant dans cinq verres. Je l'ai laissé refroidir puis j'ai planqué les preuves dans mon réfrigérateur pendant une nuit entière.
Ce matin, j'ai avaler les dernières traces de mon crime. Enfin, deux pots seulement. Le goût du meurtre avait quelque chose de délicieusement honteux. Accompagné d'un carré de chocolat, ça tient du péché originel.
Cette gelée d'orange sanguine (genre Mister Jelly !) m'a pris un gros 30 minutes en pressage manuel et cuisson. Une nuit de refroidissement... 2 minutes de délectation matinale pour une matinée en pleine forme...
Prêt à accomplir d'autres méfaits...

Reste plus qu'à être jugé... Pas par les forces de l'ordre, qui n'ont pas eu vent de mes actions ! Mais votre jugement à vous, lecteur...

lundi 31 janvier 2011

Moi, la Patate... pourvu qu'elle soit douce...

Il était une fois un tubercule que des zigotos ont ramené d'une fiesta de l'autre côté de l'océan. Quelque temps après qu'un bonhomme a la coupe au bol, un espingouin, avait dit trouvé l'Amérique ou les Indes, on sait plus bien, et avait fait son malin en faisant tenir un oeuf droit sur sa base pour se faire mousser devant la reine de son pays, d'autres mecs ont trouvé plus judicieux de ramener de la bouffe. En l'occurence, ils avaient ramener un truc qu'aujourd'hui on appelle patate douce et qu'on cultive en France depuis la seconde moitié du XVIIIème siècle (selon l'ami universel de tous les curieux, Wikipédia). Ce tubercule en fuseau gracile à la chair blanche ou orangé (la plus couramment trouvable dans le commerce) a un jour croisé ma route et du coup, bing ! C'est devenu le premier sujet de parlote de ce blog !

On trouve la patate douce de plus en plus facilement dans les grandes surfaces, encore plus aisément dans les magasins bio parce qu'elle s'est démocratisé grâce aux multiples émissions de cuisine sur notre bonne vieille téloche ! Dans mon métier, c'est un des légumes exotique que j'apprécie le plus parce qu'il est hyper facile à manipuler, qu'il se conserve bien et qu'il est super bon ! Histoire de se décomplexer la couenne, sachez que la patate douce est blindée de vitamine A (utile pour la vue, pour la peau...) et qu'elle a une bonne valeur anti-oxydante ! En gros, c'est bon dedans ta bouche et dedans ton corps ! Elle est pas belle, ma patate ?!
Et par dessus tout, son avantage suprême, on le trouve toute l'année autant en conventionnel qu'en bio et ça c'est bien cool ! C'est juste un basique de l'alimentation... mais un basique encore méconnu parce qu'on ose pas forcément l'utiliser quand on ne le connait pas. Alors, en bon vendeur de primeur, je peux vous l'affirmer haut et fort, la patate douce est l'amie de la ménagère de + et de - de 50 ans, du célibataire gourmet comme de l'étudiant esseulé dans son F1. Elle se cuisine frite, à l'eau ou à la poêle, c'est top ! 

Preuve en est cette petite recette de mon cru qui n'est qu'une variante bête et méchante d'un hachis parmentier...

Pour deux personnes (ou deux repas, comme vous le sentez !), prenez une grosse patate douce, du genre de celle dont vous faites le tour uniquement avec vos deux mains. Fouillez dans votre congélateur ou bien passer chez votre volailler préféré et chopper 250 grammes de filet de dinde. Dégottez également du fromage blanc (O% pas déconseillé du tout), du sel, du poivre, de l'huile (classique, colza ou tournesol, pas olive ça va vous y ajouter un goût pas forcément agréable), du curry (très bon investissement le curry, prenez-en bonne note !) et puis un petit bout de fromage à pâte dure (emmental, gouda, mimolette ou parmesan, enfin vous voyez le genre !)...
Commencez par éplucher la patate douce puis coupez la en petits bouts... On se fout de la forme, c'est juste pour que ça cuise plus vite. Mettez de l'eau à bouillir dans une casserole et mettez-y les morceaux de tubercule à cuire. Ça prend 5-10 min. On sait que c'est cuit comme il faut quand vous en prenez un bout et qu'il s'écrase tout seul avec une fourchette. Virez la flotte et écrasez la patate douce à la fourchette. Pas trop grossièrement mais vous n'avez pas besoin non plus de vous enquiquiner à faire de la mousseline. S'il reste des petites boules, c'est pas mal comme texture, en bouche.
Ensuite, vous prenez votre viande que vous coupez en lamelles. On se fiche royalement que ce soit beau, tant que c'est assez fin, c'est cool ! Vous faites cuire dans une poil avec une cuire à café d'huile, une bonne cuillère à soupe de fromage blanc et une demie cuillère à sucre de curry. Salez-poivrez un peu aussi. Quand c'est à peine saisi, limite encore un peu rose (3 à5 min de cuisson), retirez de la poêle et garnissez le fond d'un petit plat qui va au four. Par dessus, mettez une bonne couche de la sorte de purée de patate douce. Faites une couverture jolie pour votre dinde. Puis vous mettez un peu de fromage (pas plus de 100 grammes, on est pas des sauvages boulimiques !) sur le dessus. Du fromage en copeaux ou rappé. Enfourné une bonne dizaine de minutes, à 180°C (thermostat 6). Retirez quand le fromage est fondu et qu'il commence tout juste à prendre de la couleur.
Reste plus qu'à manger à même le plat ou bien servi dans une jolie assiette, c'est selon l'envie. Là, je maîtrise plus rien, c'est vous que ça regarde ! Et vous obtenez donc ce petit gratin vaguement exotique plutôt pas dégueu en 30-45 minutes maxi !
Vous m'en direz des nouvelles !

Bon App', les gens !